Cinéphilie – Philippe Faucon –

11 Mar

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Philippe Faucon (en photo, au second plan) était à Strasbourg il y a quelques jours, pour présenter son nouveau film,  Dans la vie (sortie le 12 mars). Un film qui trouve son sens au fil des scènes qui s’enchaînent avec malice et qu mêlent pédagogie (parfois redondante) et étude des rapports humains (juste et délicate). Un contrepoint intéressant et alerte sur la question de l’importation du conflit Israélo-Palestinien en terres françaises.
Philippe Faucon s’est prêté au jeu de la cinéphilie. Il nous livre ses impressions et/ou souvenirs des films suivants.

Irréversible (Gaspar Noé) : Euh oui… J’ai vu. Comment dire… C’est très virtuose, c’est très maîtrisé, au niveau du filmage. Mais c’est beaucoup d’épate formelle pour pas grand chose au niveau du propos.

À nos amours (Maurice Pialat) : Bon, c’est un cinéaste important pour moi. Ce n’est pas pour moi son film le plus important. C’est un film qui a des moments très impressionnants de jeu, à peu près sans équivalent dans le cinéma français de l’époque. Chez Pialat, il y a une façon de tordre le récit, de bousculer le destin de ces personnages, de resserrer le film sur l’essentiel en le débarrassant de tout superflu. C’est quelque chose qui lui était très propre et particulier et dont se sont emparés des jeunes cinéastes d’aujourd’hui.

La graine et le mulet (Abdellatif Kechiche) : Je trouve que c’est un film qui a deux ou trois moments très magnifiques, très beaux. Et donc le film est très important pour ces moments-là. Mais il a aussi des faiblesses, comme la fin avec le vol de la mobylette. Je trouve par exemple très impressionnante la scène du repas de famille où un homme français marié à une maghrébine raconte comment il parle à sa femme, comment il a appris à dire je t’aime en arabe. Y’a un parti pris de faire durer les séquences au-delà de ce qu’elles ont à dire. Il a raison de prendre ce parti pris même si, j’avoue, je ne le comprends pas, et ne le partage pas ; j’ai plutôt tendance à prendre le parti pris inverse. J’aimerais en discuter avec lui…

Recueilli par Romain Sublon

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