Enfer! Les bandes, et ce qu’elles annoncent… Pour le mercredi 3 mars 2010
« There’s nothing wrong with making people laugh »
Ce Trailer Trash s’arrêtait là dans la première version, et j’en étais personnellement satisfaite. Mais le rédacteur en chef (à la porte duquel je venais gratter en le suppliant de me reprendre) a posé des conditions. Je développe donc : Nine, un musical avec une ronde infinie de jeunes femmes délicieuses – quelques actrices, et les doublures anonymes de leurs zones érogènes. Mastroianni dépose une plainte pour profanation de sépulture et body-snatching indélicat ; Fellini préférait Daniel My Left Foot Day-Lewis lorsqu’il jouait avec son pied, plutôt que comme son pied. Même feu Heath The Dark Knight Ledger se sent lésé, et peut-être n’est-il pas entièrement paranoïaque, car cette bande-annonce se clôt tout de même sur Judi 007 Dench disant (en voix-off, car elle ne passerait pas inaperçue dans la jolie farandole de furets dénudés) : « Why must it be so serious, etc etc. ? » Vous l’aurez compris, je ne porte pas Rob Marshall dans mon cœur. Mais soyons honnêtes : il réussit bien à rendre l’ambiance de l’Hollywood d’antan – lorsque même les meilleures comédiennes du moment étaient avant tout considérées, en somme, comme des putes. (Non que je range à mon palmarès personnel la ravissante Kate Fashion Maman Hudson, ni même… mais brisons là).
Précisons que la note d’agressivité si peu caractéristique de cette rubrique (pour ceux d’entre vous qui s’en souviennent encore) est due à l’amertume de voir d’autres réussir là où j’échoue. Puisque je travaille depuis des mois, autant l’admettre, à l’adaptation en musical de Démineurs.
Passons à Daybreakers, tout droit sorti de mes fantasmes les plus inavouables. Ethan Croc-Blanc Hawke ; des vampires. Malheureusement, ce opus grand-guignolesque promet d’être davantage du côté de Je suis une légende que de celui de Martin, et on peut d’ores et déjà présager le pire – un croisement contre-nature entre Matrix, Blade et Le Cercle des Poètes Disparus, par exemple. Mais les perversions ont ceci d’odieux qu’elles sont incontrôlables, tyranniques et vertigineuses, et qu’on en est entièrement victime. Vous et moi, on ne se connaissait pas avant la sortie de 30 Jours de Nuit, une saleté que je croyais jusqu’à récemment inégalable. Josh The Virgin Suicides Hartnett n’avait laissé de moi qu’une coquille vide. Sans doute faudra-t-il me séquestrer quelque temps afin de me sauver de moi-même.
Le reste du 3 mars : The Ghost-Writer : oui. Malgré l’affolante apparition de Ewan McGregor dans I Love You François Morice (ah non, ça c’est mon libraire, je confonds), qui reste imprimée sur ma rétine comme une image fantôme et risque de tout faire foirer. Thelma, Louise et Chantal : non. Franchement, non. Ne nous laissons pas abuser par la spiritualité superficielle, ou l’abus référentiel, ou le parasitisme assumé de ce titre. Soyons fermes. Dans une quinzaine de jours Romain Le Péril Jeune Duris se prendra pour Patrick Ghost Swayze, on aura bien assez à faire sans avoir à se préoccuper d’une possible invasion de nos écrans par, disons, Pat Garrett, Billy the Kid et Jean-Robert. Precious : peut-être le film qu’aurait fait Rob Nine Marshall s’il avait un semblant de tenue. Ce qui ne présage en rien de la qualité de l’œuvre, soyons clairs. La Stratégie du Choc : pourquoi pas ? ou alors, pourquoi ne pas lire le livre ? Il est vrai que l’analphabétisme est un fléau parfois sous-estimé. Crazy Heart : The Big Lebowski, le consigliere, la country – ça ne pourra pas être pire que Walk The Line.
En conclusion, restez plutôt au bar avec Le Chanteur de Gospel de Harry Crews (Folio Policier). Il y a des freaks, il y a des geeks, il y a un pic à glace. Stay Bad.
Jakuts
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