Ed. Montparnasse
Après avoir enchainé quelques séries B dans les studios de la RKO et juste avant de signer Nous avons gagné ce soir qui lui ouvrira les portes des grands studios, Robert Wise nous avait offert Mystère à Mexico en 1948. Le film parle d’un inspecteur d’assurances, Steve Hastings, envoyé à Mexico pour retrouver un agent, Glenn Ames, disparu alors qu’il enquêtait sur un mystérieux vol de bijoux. Il suit alors la sœur de Glenn, Victoria, en espérant qu’elle le conduira jusqu’aux bijoux. Mais la belle ne laisse pas Steve indifférent et il tombera rapidement amoureux d’elle…
Situé dans un Mexico à la fois accueillant et inquiétant – mais encore à mille lieux de la représentation chaotique de Luis Buñuel dans Los Olvidados réalisé seulement deux ans plus tard -, Robert Wise nous fait visiter les soirées mondaines, les hôtels de luxe et des immeubles abandonnés qui ont tous un point commun : le danger. Mais ce danger devient presque secondaire tant l’histoire d’amour espiègle entre le personnage joué par le décontracté William Lundigan et celui de la farouche Jacqueline White semble davantage retenir l’attention du cinéaste et, par conséquent, du spectateur.
Les qualités narratives du réalisateur sont bien présentes, ainsi que l’efficacité du montage et de la réalisation, mais il manque un certain équilibre entre légèreté et suspense. Mystère à Mexico commence comme un film à suspense et évolue comme une comédie romantique classique, mais il a le mérite de ne pas s’étaler sur la durée (le film ne faisant que 66 minutes) et de faire sincèrement rire par moments.
Sûrement pas une des œuvres les plus marquantes de l’homme qui fût aux commandes de The Haunting, mais une curiosité à (re)découvrir avec une qualité d’image qui ne dément pas la bonne réputation des éditions Montparnasse.
Rock Brenner
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