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[dvd :] TRILOGIE PUPPET MASTER

12 Sep
Ed. Artus films

Ed. Artus films

En activité depuis les années 1970, Charles Band s’est imposé dans la décennie suivante comme le plus digne successeur de Roger Corman. Un producteur indépendant capable de s’entourer de jeunes cinéastes prometteurs (Stuart Gordon, David Schmoeller ou encore Renny Harlin) et de monter une quantité record de petites séries B (plus de 260 à ce jour) avec un certain amour de l’art. La saga des Puppet master est, avec les Future cop, une de ses franchises les plus fameuses. Le meilleur qu’avait à offrir un système de production aujourd’hui sur le déclin.

Elle découle, avec un brin d’opportunisme, du succès d’une autre production Charles Band : Dolls de Stuart Gordon, et reprend donc le principe des poupées tueuses.

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[blu-ray:] CONTRE-ENQUETE – Sidney Lumet

29 Juil
Ed. Carlotta (en Blu-ray et dvd)

Ed. Carlotta (en Blu-ray et dvd)

Nommé cinq fois aux Oscars, mais jamais récompensé pour ses films, Sidney Lumet a dû se contenter d’un Oscar d’honneur en 2005 pour voir cette injustice amoindrie. Le réalisateur américain avait pourtant de quoi rivaliser avec ses pairs. Ses polars, notamment, marquent sa filmographie. Serpico, tout d’abord, en 1973, avec Al Pacino, d’après l’histoire vraie d’un policier confronté à la corruption dans les services. Lumet creuse ce sillon, qui mêle éthique et divertissement, avec Le Prince de New-York en 1981, avec Treat Williams.

Il clôt cette trilogie new-yorkaise avec Contre-Enquête en 1990. Trois films, tous adaptés de livres de qualité. Edwin Torres, l’écrivain dont l’oeuvre a servi de base à Contre-Enquête, est aussi à l’origine de L’Impasse, tourné par Brian de Palma avec Al Pacino en 1993.

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[dvd:] LEOLO – Jean-Claude Lauzon

16 Juil
Ed. Artus films

Ed. Artus films

Second et dernier film réalisé par Jean-Claude Lauzon, qui décédera dans un crash aérien cinq ans plus tard, Léolo est une curiosité qui manie avec brio l’art du grand écart cinématographique. Régulièrement à deux doigts de tomber dans le mauvais goût le plus complet ou (pire encore) dans une inspiration populiste farfelue des plus banales, le film se rattrape systématiquement aux branches d’un imaginaire qui frise parfois le sublime.

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[dvd :] LA BOUCHE DE JEAN-PIERRE – Lucile Hadzihalilovic

16 Avr
Ed. Badlands

Ed. Badlands

Cela fait presque 17 ans maintenant que La bouche de Jean-Pierre a été présenté dans la section Un certain regard du Festival de Cannes. En le revoyant aujourd’hui dans la très belle copie présenté par le nouvel éditeur Badlands, on constate immédiatement que le premier film de Lucile Hadzihalilovic n’a rien perdu de sa singularité ni de sa force vénéneuse.

Conçu entre Carne et Seul contre tous par une équipe (Lucile Hadzihalilovic, Gaspar Noé, Dominique Colin, entre autres) qui allait apporter un sang neuf au cinéma français, ce court métrage, qui reste encore aujourd’hui inclassable, a souvent été observé sous un angle exclusivement social.

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[dvd :] CHRONIQUE D’UN ETE + MADAME L’EAU – Jean Rouch

27 Mar

Ed. Montparnasse

« Tout ce qu’on a vu est d’une part très ennuyeux, et ce qui n’est pas ennuyeux l’est au prix d’une très grande impudeur. »  Ainsi s’exprime Jean-Pierre Sergent, un des intervenants du work in progress qu’est Chronique d’un été en découvrant ce film, réaction qui fait partie du film –vous suivez ?

En tout cas, ne croyez pas ce jeune homme ! Chronique d’un été est captivant, vivant, c’est aussi une photographie d’une époque, la France au début des années 60, c’est enfin un beau questionnement sur les aspirations de chacun et son rapport à l’Autre –un passant dans la rue ou l’ami Africain.

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[cinép(h)age:] TOUS LES MATINS DU MONDE (ép. 12/25)

5 Mar

Un roman : écrit par Pascal Quignard en 1991

Un film : réalisé par Alain Cornau en 1991

Passionné de musique baroque, le cinéaste Alain Cornau ne pouvait qu’apprécier l’univers littéraire de Pascal Quignard. L’écrivain, dans Le Salon du Wurtemberg (1986) s’était déjà penché sur le cas de Monsieur de Sainte-Colombe (v. 1640- v. 1700), joueur de viole et compositeur reconnu. Avec La Leçon de musique (1989), il lui consacre à nouveau un passage. Alain Cornau lui demande alors de travailler au scénario d’un film qui leur permettrait à tous deux de mettre en images, et en musique un XVIIe siècle français rayonnant. La partition est confiée à Jordi Savall, la référence en matière de musique baroque.

Peu convaincu par l’écriture scénaristique, Pascal Quignard écrit un roman diffracté, de courts chapitres, une série de tableaux biographiques sur la vie de Monsieur de Sainte-Colombe, inconsolable depuis la mort de sa femme. Il vit en reclus à la campagne avec ses deux filles, fuyant les fastes de la cour. Marin Marais est un jeune chanteur, exclu de la vie parisienne après avoir perdu sa voix, rêve de revanche. Il espère, en devenant compositeur, se remettre en selle. Marais est tout l’opposé de Sainte-Colombe. Le premier est arrogant, très fashion, cherche la reconnaissance, l’autre, par son art, cherche à faire vivre le souvenir de son épouse défunte, comme dans le mythe orphique. Sainte-Colombe accepte toutefois de prendre Marais comme élève.

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[cinép(h)age:] LE SOUPER (ép. 8/25)

6 Fév

Une pièce : écrite par Jean-Claude Brisville (1989)

Un film : réalisé par Edouard Molinaro (1992)

Dans la nuit du 6 au 7 juillet 1815, la France est au bord de la guerre civile. Napoléon Ier a abdiqué le 25 juin après le désastre de Waterloo, laissant le pouvoir à son fils, Napoléon II. Le 8 juillet, c’est Louis XVIII qui s’impose à la destinée du pays et met un terme à l’Empire. Le 6 juillet, Talleyrand, le fin diplomate, et Fouché, l’éternel chef des polices, se croisent lors d’une rencontre avec l’Anglais Wellington : les monarchies d’Europe occupent Paris. Jean-Claude Brisville a imaginé qu’après cette terrible soirée, Talleyrand et Fouché soupaient en secret pour décider du destin du pays : république (Fouché) ou monarchie (Talleyrand).

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[agitation :] CLINT FUCKING EASTWOOD

25 Jan

Ed. Capricci

Le titre est d’emblée énigmatique. Fucking est-il utilisé pour souligner une dimension sexuelle, pour son côté badass ou pour railler le cinéaste ? L’ouvrage répond par l’affirmative aux trois propositions.

Stéphane Bouquet commence par l’émasculation, poursuit avec le rigorisme, et s’attache à moquer la réception critique d’Eastwood, particulièrement en France. Il est assez salutaire de noter que l’auteur ne souscrit pas à la déification cinématographique du vieux Clint. Le débat critique doit rester contradictoire, et les films récents du dernier des géants sont parfois reçus avec une déférence imméritée.

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